Expositions de deux photographes françaises à l’occasion du mois de la photo à Minsk [ru]
Dans le cadre du Mois de la photo à Minsk, consacré cette année à la « survie », deux expositions des photographes françaises Marie Lukasiewicz et Françoise Huguier se tiendront dans le centre culturel « Korpus ». Le festival aura lieu du 29 septembre jusqu’au 27 novembre 2020.
Projet 1/ La photographe française Marie Lukasiewicz remet en question nos habitudes de consommation persistantes et destructrices des ressources naturelles. Pour plus d’information sur le projet : https://www.festival-circulations.c...
Projet 2 / Le projet spécial « Il était une fois le jardin des plantes » issu de la résidence de Françoise Huguier à Minsk en 2019, avec le soutien de l’Ambassade de France en Biélorussie.
« Il était une fois le jardin des plantes » (texte de Françoise Huguier et de Joséphine Bisson) :
Minsk est l’une des capitales les plus surprenantes que j’ai eu la chance de visiter. L’Europe l’imagine austère mais elle possède une énergie intarissable. Ville de naissance du peintre Soutine, quasiment entièrement détruite par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale, Minsk est reconstruite sous l’impulsion de Staline qui désire en faire la jumelle de Saint-Pétersbourg. Elle a su s’approprier les éléments copiés, imposés par le régime. Les façades d’immeubles en mosaïques, les intérieurs kitsch, les grandes avenues et monuments publics du centre-ville, certaines stations de métro, quelques passants même, rappellent de façon évidente l’esthétique de l’Union soviétique.
Les premiers endroits que je visite sont le Jardin botanique et le Musée d’Histoire de la Grande Guerre nationale. Pas grand-chose en commun, mais deux expériences fascinantes. Les robes à fleurs et les bustes de bronze peuplent la ville entière ainsi que mon esprit. Les vieilleries ont leur place dans la machine urbaine ultra-contemporaine, mémoire et ambition font ici et maintenant un ménage unique en leur genre.
Je découvre au fil de mon voyage, grâce aux personnes qui m’accompagnent et aux rencontres faites sur place, des lieux et des récits captivants. Notamment l’histoire des « enfants de France », ces ressortissants biélorusses convaincus de rentrer en URSS par les envoyés de Staline qui leur promirent travail et logement. Ils perdirent leur nationalité française et ne retrouvèrent jamais la possibilité de rentrer chez eux. Quelques dizaines de ces personnes vivent encore en Biélorussie. J’ai eu la chance de rencontrer l’une d’entre elles, une dame sans âge, francophone évidemment, dont la mémoire renferme encore d’anciennes chansons datant d’avant la guerre de 1914. Le gouvernement Français, via l’ambassade, a récemment décidé de rendre la nationalité française à ces personnes.
La vie nouvelle s’organise autour de l’Histoire figée, rien n’est monolithique. Le vernis du glorieux passé incrusté dans le béton est recouvert de couleurs et d’expériences contemporaines. Je n’avais aucune idée précise de la Biélorussie et de son histoire à mon arrivée. Je connais désormais davantage son histoire mais ne suis qu’au seuil des découvertes.
Les projets sont organisés par Mois de la photo à Minsk www.mfm.by avec le soutien de l’Ambassade de France en Biélorussie.
Pour tout renseignement complémentaire, adressez-vous au Service de Coopération et d’Action culturelle de l’Ambassade de France en Biélorussie (Mlle Ina MATSYIENKA, tél. : (+375 17) 229.18.10.) ou consultez le site Internet de l’Ambassade de France
- Mois de photo 2020
