L’Agenda des solutions : mobiliser les acteurs non étatiques dans la lutte contre le changement climatique [ru]
L’Agenda des solutions : mobiliser les acteurs non étatiques dans la lutte contre le changement climatique
En décembre 2015, la Conférence de Paris sur le climat (COP21) doit aboutir à un accord pour accélérer la transition écologique et assurer que l’augmentation de la température moyenne restera en-dessous de 2°C. Pour obtenir de meilleurs résultats que lors des conférences précédentes, une place inédite sera accordée aux entreprises, aux collectivités et aux ONG à travers l’« Agenda des solutions ». L’objectif est d’inclure les acteurs non étatiques dans la structuration d’une dynamique et de solutions globales pour une économie plus sobre en carbone.
La COP21 : réussite indispensable, mobilisation incontournable
La lutte contre le dérèglement climatique doit passer par un engagement global des sociétés et ne peut pas dépendre uniquement des choix gouvernementaux et des décisions politiques. C’est pourquoi, comme le futur président de la COP21, Laurent Fabius, l’a réaffirmé il y a peu, il a été décidé « de ne pas limiter la Conférence de Paris et les futures COP au seul aspect gouvernemental et de mettre en mouvement l’ensemble de la société civile. À commencer par les collectivités locales, communes et régions, les entreprises, les ONG . »
Sous l’impulsion de Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations unies, Lima, Paris et leurs partenaires se sont engagés en faveur d’un mouvement global . Cette dynamique est appelée « Agenda des solutions » ou « Plan d’action Lima-Paris ». Elle répertorie et affiche toutes les initiatives portées par les acteurs économiques et institutionnels ainsi que les engagements des pouvoirs publics locaux et des entreprises en faveur du climat.
Une approche partenariale et multi-acteurs pour un multilatéralisme renouvelé
Pour la première fois lors d’une conférence de ce type, les projets développés au niveau infra-étatique par des acteurs économiques et institutionnels (entreprises, ONG, collectivités locales…) vont être reconnus comme ayant une importance capitale dans la lutte globale contre le changement climatique. Par le passé, États et acteurs non gouvernementaux s’observaient, mais dialoguaient peu. La France appelle aujourd’hui toutes les parties prenantes à rejoindre la dynamique collective de l’« Agenda des solutions », qu’elle estime complémentaire d’un accord international.
Ces initiatives sont identifiées, mises en lumière et valorisées dans un double objectif d’incitation et de démonstration. Tous les acteurs sont invités à prendre part au mouvement global et à partager ces bonnes pratiques pour atteindre les objectifs communs : la limitation de la hausse de la température et la baisse des émissions de gaz à effet de serre. Toutes ces actions et initiatives volontaires démontrent aussi à tous que la lutte contre les dérèglements climatiques est possible et acceptable par les pays et les populations.
Une stratégie d’émulation globale
L’« Agenda des solutions » présente ce qui est déjà fait et mis en œuvre et montre que les engagements politiques peuvent se concrétiser dans les stratégies d’investissement des acteurs privés et locaux. Comme les contributions nationales des États , il a été pensé pour servir de catalyseur d’initiatives publiques et privées. L’Agenda organise en quelque sorte le plaidoyer des acteurs non gouvernementaux, institutionnels et du secteur privé, autour d’un accord ambitieux.
Pour activer cette dynamique ambitieuse et limiter les annonces de principe, les engagements sont publics et vérifiables sur le portail Nazca (Zone des acteurs non-étatiques pour l’action pour le climat ). Tous peuvent donc répondre clairement à l’appel à l’action et à la mobilisation que la France, en tant que pays organisateur, et les Nations unies leur lancent.
Acteurs non-étatiques, un rôle majeur à assumer
Au 29 mai 2015, le portail Nazca recense 2 763 engagements d’actions en faveur du climat, émanant de 402 villes, 78 territoires, 660 entreprises et 180 investisseurs. Ces engagements concernent la réduction des émissions de GES, l’amélioration de l’efficacité énergétique ou encore les énergies renouvelables. Ils sont coopératifs ou individuels et affichent des échéances précises (pré-2020, 2020-30 ou de plus long terme). Les engagements dans des alliances coopératives telles que Caring for Climate ou Portfolio Decarbonization Coalition sont également répertoriés.
Parmi les acteurs publics non étatiques qui s’engagent fortement, la ville de Paris se positionne comme porte-voix des villes-monde, en plus d’être hôte de la COP21. 70 % des émissions de gaz à effet de serre liées à l’énergie proviennent des villes et elles sont nombreuses à être très vulnérables aux perturbations climatiques. Mais comme l’affirme la maire de Paris, Anne Hidalgo, « si les villes concentrent les défis, elles produisent également les meilleures solutions pour les relever . »
En décembre, les représentants des gouvernements locaux de ces villes globales se réuniront, en parallèle du sommet onusien, sous l’égide de Cités et gouvernements locaux unis (CGLU) dont les membres représentent et défendent les intérêts des gouvernements locaux et régionaux sur la scène internationale. Ce sera l’occasion de réaffirmer le rôle de ces acteurs incontournables de la lutte contre les dérèglements climatiques.
La COP21 sera ainsi l’occasion pour de nombreux acteurs, publics et privés, engagés dans la lutte contre les changements climatiques, d’être encouragés et de défendre leurs positions.
LaureLine Felder
N.B : Les propos et opinions exprimés dans le présent article, qui vise à informer sur les réalités de la France contemporaine, ne revêtent aucun caractère officiel.